Evaluation des politiques publiques de formation professionnelles en Auvergne-Rhône-Alpes : la CFDT reçoit le rapport !

Publié le 01/06/2021

En janvier dernier, la CFDT Auvergne-Rhône-Alpes a lancé un diagnostic sur l'impact des politiques publiques Emploi Formation et Orientation Professionnelle et leurs traductions régionales, sur les bénéficiaires, sur les organisations et sur le dialogue social entre les acteurs, auprès du cabinet indépendant Sauléa.

Les attendus de l'expertise étaient les suivant :

  • Analyser la mise en œuvre des politiques publiques nationales et régionales.
  • Evaluer l'impact de ces politiques sur les différents publics et acteurs de la région.

Ce lundi 31 mai, lors d'une conférence de presse, le cabinet Sauléa a présenté le rapport final. L'occasion pour la CFDT de tirer une 1ère analyse des éléments qu'il contient.

Le temps de l’appropriation : Un rapport dense, complet … que chaque acteur doit s’approprier

Le rapport remis par SAULEA est une amorce d’évaluation des politiques publiques EFOP. Une contribution, voulue par la CFDT, qui va permettre d’alimenter le débat public concernant les politiques EFOP en AURA.

La lecture de celui-ci révèle la complexité particulière de ces politiques en AURA, du fait notamment de l’évolution permanente de la formation professionnelle et du jeu des acteurs. Ce rapport, impartial et dépourvu d’intérêt partisans est dense et riche d’informations. Il éclaire tant le grand public, que les spécialistes en matière de formation professionnelle, sur l’impact des politiques portées par l’Etat et la Région.

Dans les prochains jours et semaines, chaque acteur pourra s’approprier pleinement ce rapport et aura l’occasion d’interagir dans les débats contradictoires que celui-ci suscitera, que ce soit lors de débats publics, politiques, voire médiatiques, comme dans les lieux institutionnels. Bien évidemment, la CFDT ne manquera pas de faire de même et portera ses propositions et revendications.

Cependant, sans que cela soit exhaustif, nous tirons dès à présent quelques constats et porterons les propositions suivantes :

Concernant les acteurs publics

Le Conseil régional s’est fortement désengagé en matière de formation professionnelle. Près de la moitié des économies de fonctionnement ont été réalisées sur le budget de la formation. Pourtant agir pour favoriser le retour à l’emploi était l’une de ses priorités.

Or, on constate que les publics les plus éloignés de l’emploi (Demandeurs d’emploi longue durée, travailleurs handicapés) sont les laissés pour compte de la politique de formation du Conseil Régional. Celui-ci semble plus intéressé à financer les demandeurs les « plus facilement employables » qui plus est sur des métiers en tension.

Par ailleurs, les services de l’état en région ont pris le relai dans le pilotage du Pacte, suite au retrait du Conseil Régional. Pôle emploi a pris un rôle pivot et est devenu incontournable.

La DREETS (DIRECCTE) est un acteur reconnu. Mais alors que ses compétences n’ont cessé d’augmenter, force est de constater que ses ressources et ses effectifs ont diminué. A tel point qu’aujourd’hui, on peut légitimement se demander si le pôle 3E a encore réellement la capacité à assumer sa mission.

Concernant les partenaires sociaux

La dynamique interprofessionnelle est en perte de vitesse depuis 2017. Les partenaires sociaux n’ont pas compensé le vide laissé par l’arrêt des COPAREF. Même s’ils ont organisé un forum avec l’appui de la région, les partenaires sociaux conduisent un dialogue social interpro moins riche.

Des entreprises sont à la peine, elles ont une réforme de retard, n’ayant pas assimilé celle de 2014. Les mécanismes de formation sont pour certains employeurs très compliqués. Toutefois,  certains semblent avoir compris tout l’intérêt du CPF, puisqu’il est parfois détourné pour financer des formations jusqu’alors prisent en charge par le plan de développement des compétences. Certaines entreprises regrettent l’absence de ressources mutualisées disponibles.

Pour les partenaires sociaux, en lien avec les OPCO,  il s’agira également de renforcer l’évaluation des formations dispensées pour les salariés, en faisant le lien avec le Plan de développement de formation des entreprises.

Concernant le DST

Dès le début de sa mandature, le Conseil Régional a fait des choix assumés, en rupture avec les pratiques antérieures. Cela a choqué les acteurs, surtout les organisations syndicales qui ont été mises de côté. Ce sentiment a été renforcé par la baisse du dialogue social au CREFOP.

Sur la question du dialogue social, les politiques nationales et régionales convergent, visant à réduire la pace et le rôle des organisations syndicales, affaiblissant ainsi la démocratie sociale. 

Faut-il alors s’étonner que selon l’indice de mesure « démocratie », la France soit classée seulement à la 24ème position ? Lorsque la démocratie sociale est non reconnue, mal menée, c’est la démocratie qui s’affaiblie.

Nous étudierons également la préconisation qui consiste à conduire un travail au sein du CESER et/ou du CRFEOP, pour réaliser une charte énonçant les critères et les conditions d’un dialogue social de qualité, et qui prenne en compte la question évaluative des politiques.

Une appropriation plus profonde de ce rapport permettra dans un second temps de renforcer nos propositions en matière de formation professionnelles.

Les acteurs du quadripartisme auditionnés dans le cadre de cette expertise, sont invitées à formuler leurs réponses et récations par mail à region@auvergne-rhone-alpes.cfdt.fr, s'ils jugent opportun d'apporter des éléments complémentaires ou des corrections. Ils peuvent également demander que soit organisé un temps de débat contradictoire avec le cabinet Sauléa et la CFDT.