La CFDT n’a pas la même interprétation que le conseil régional sur les économies budgétaires vantées par son président

Publié le 28/07/2017

Le Conseil économique, social et environnemental régional (CESER) réunit des représentants des organisations syndicales, patronales et associatives. Il est le seul lieu institutionnel de dialogue territorial qui traite de toutes les politiques régionales et se prononce donc sur l’ensemble des aspects de la vie des auverhonalpins. L’examen du compte administratif illustre cette large compétence car il est l’occasion de porter un regard budgétaire global sur l’année écoulée.

L’Assemblée Plénière du CESER du 27 juin dernier s’est livrée à cet exercice afin de rendre son avis sur le Compte administratif 2016 qui est le 1er consolidé Auvergne-Rhône-Alpes.

La CFDT a insisté en liminaire sur la baisse des dépenses de fonctionnement qui fait mal surtout à la formation professionnelle et à l’apprentissage, laquelle perd 44,70 M€ (et même 48,10 M€ si l’on y ajoute la baisse en investissements). Après l’épisode du refus du plan de formation des 500 000 demandeurs d’emplois, cette politique régionale majeure est à nouveau sacrifiée. Tous les chapitres sont plus ou moins touchés par l’opération de rabotage généralisé, citons encore l’action économique qui perd plus de 15 % de ces crédits de fonctionnement…

Sur le fond, la CFDT a mis en évidence quatre affichages politiques s’appuyant sur des artifices comptables.

1er affichage de Laurent Wauquiez, une baisse des dépenses de fonctionnement de 131 M€. Regard CFDT : cette somme comprend 20 M€ de pénalités SNCF qui n’ont pas été traitées comptablement comme une recette –à priori exceptionnelle– mais extournée des dépenses de fonctionnement. La théâtralisation recherchée au travers du budget gonfle les chiffres de rabotage des dépenses qui n’en ont vraiment pas besoin.

2ème affichage de Laurent Wauquiez, des investissements en hausse de 152 M€ soit + 21 %. Regard CFDT : Si l’on recalcule les montants d’investissements grâce au tableau réalisé par le CESER, en défalquant les 47 M€ de fonds européens provenant de la nouvelle compétence régionale en matière de gestion de ces fonds, et les 82 M€ de crédit-bail refinancé par emprunt, on retombe de 867 à 738 M€ d’investissements sur 2016 à comparer aux 716 de 2015. La hausse réelle des investissements, qui permet une communication politique flatteuse, n’est plus de 21 %, mais plus modestement de 3,1 %...

3ème affichage de Laurent Wauquiez, une baisse de 1 % de l’endettement. Regard CFDT : celui-ci ressort à 2 737 M€ contre 2 751 en 2015, mais ce résultat arithmétique est obtenu en ajoutant artificiellement le résultat de clôture. Si l’on neutralise ce résultat de clôture sur 2015 et 2016, on obtient une hausse de 2 % de la dette au lieu de la baisse affichée de 1 %.

4ème et dernier affichage de Laurent Wauquiez, celui de la baisse des dotations de l’Etat, enregistrée à hauteur de 52 M€ sur 2016, ce qui permet à l’exécutif régional de communiquer sur une perte de recettes pour la région de plus d’1 milliard sur le mandat. Regard CFDT : L’outrance est là encore mauvaise conseillère et piètre mathématicienne, sauf si le mandat passait au conseil régional de 6 à 19,5 ans…

Pour finir, deux questions ont été posées par nos représentants :

Six emprunts ont été mobilisés en 2016 par l’intermédiaire de structures telles que Nomura, banque japonaise connue pour avoir racheté les activités asiatiques et européennes de Lehman Brothers au moment de sa faillite en 2008. Quel est le degré de sécurisation de ces emprunts, alors que la région dispose par ailleurs d’enveloppes de liquidités auprès de prêteurs publics ?

Dernière question, mais celle-ci tend à devenir récurrente en Auvergne-Rhône-Alpes : il devient nécessaire et urgent, en conformité avec l’esprit et la prescription de la loi, de procéder à l’évaluation des politiques régionales. L’examen de ce compte administratif ne montre-t-il pas l’intérêt qu’il y aurait à évaluer par exemple l’impact de la politique d’attribution des subventions au secteur associatif sur les suppressions d’emplois dans ce même secteur ?

 

Pour rappel, le conseil régional à l’arrivée de Laurent Wauquiez a supprimé la commission SUEVAL (commission d’évaluation des politiques publiques). Lors du premier rendez-vous que nous avons eu avec le vice-président à l’économie, nous avons demandé à remettre en place une commission d’évaluation des politiques publiques, toujours refusée sous prétexte que ce sont les citoyens qui évaluent l’impact des politiques publiques…. Nous ne sommes pas très loin d’une démocratie directe, organisée par le conseil régional ! Nous repérons sa politique clientéliste (pas de critères connus pour allouer les financements de la région aux entreprises, aux associations, aux organisations syndicales suppression des aides au financement de projets territoriaux baisse ou suppression du financement des formations professionnelles (refus d’une commission d’élaboration collective des critères de financement et le CPRDFOP n’est toujours pas présenté !) la politique économique d’aide aux entreprises est transférée dans l’agence économique créée par le CR. Cette agence créée est certainement une bonne idée, mais aucune organisation patronale ou syndicale n’est présente dans la gouvernance de cette agence !

 

La politique clientéliste, est en œuvre au sein du conseil régional, qui refuse les contre-pouvoirs… Nous ne sommes pas loin d’un fonctionnement autocratique d’un individu qui a du mal à démontrer l’intérêt de son engagement pour la région et qui vise plus un intérêt personnel à un destin national…. On lui laisserait bien si ce n’est qu’il serait capable de détruire sur l’ensemble du territoire ce qu’il détruit au niveau régional !