La CFDT se mobilise avec GAILLON et ses salariés pour sauver l'emploi !

Publié le 07/04/2015

La CFDT se mobilise avec GAILLON et ses salariés pour sauver l'emploi !

En janvier 2014, le fonds d’investissement allemand DUBAG rachetait, pour un euro symbolique, le groupe VITASHEET, dont sa filiale GAILLON, située à St Georges de Reneins dans le Rhône, qui compte 68 salariés. Le 19 janvier dernier, DUBAG a annoncé la fermeture prochaine de la majeure partie de GAILLON pour ne conserver que son entité commerciale. 57 emplois sont ainsi menacés de disparaitre.

Une première proposition de reprise a été effectuée par l’ancienne directrice du site avant le PSE. Cette proposition a été refusée par DUBAG.

Dans le cadre du PSE, le Comité d’Entreprise soutenu par la CFDT, a fait une nouvelle proposition de principe pour reprendre le site de production ainsi que la moitié des effectifs. Une proposition finalisée sera présentée mardi 31 mars 2015 lors du prochain Comité d’Entreprise.

En effet, au plan industriel, GAILLON est la dernière entreprise française de la filière thermoformage avec une localisation qui lui permet un circuit court avec ses clients. En outre, GAILLON s’est développé sur le recyclage, participant d’une industrie responsable et du développement durable.

De plus, il est indispensable que DUBAG s’explique sur sa stratégie et sa responsabilité sociale notamment en ce qui concerne le discours de la Direction lors de la reprise de Gaillon et les actions concrètes qui devaient en découler et qui n’ont pas vu le jour.

Par ailleurs la situation financière du groupe DUBAG est opaque à ce jour, même si tout le travail effectué par la DIRECCTE, les représentants des salariés et l’expert-comptable a poussé ce groupe à se dévoiler chaque semaine un peu plus.

Hélas, le dialogue social de DUBAG ne semble pas correspondre à l’image de la codétermination à l’allemande.

C’est les 1er et 2 avril 2015, qu’une délégation CFDT composée des élus CFDT de GAILLON, du SCERAO CFDT et de l’URI Rhône-Alpes s’est rendue à Munich pour présenter et remettre en main propre le projet de reprise de l’entreprise par ses salariés aux actionnaires. Malgré le froid et la neige, l'accueil et l'aide de nos camarades du DGB de Bavière réchauffe l'atmosphère. Dès notre arrivée mercredi matin.

Quand on demande à la délégation de GAILLON, leurs motivations, les réponses fusent. Stéphane Chartier, 28 ans élu au CE : « On est ici pour se battre pour les copains restés à Saint Georges. Car, comment voulez-vous que certains d’entre eux qui travaillent depuis 25, 30 ans chez GAILLON retrouvent facilement du travail ? ». Smahine BOUTCHICHA, 31 ans, lui aussi élu du CE renchérit : » On se bat pour reprendre l’usine et conserver un maximum d’emplois ! Malheureusement nos actionnaires ont l’air de ne pas vouloir comprendre la gravité de la situation pour les gens !  Ils ne connaissent rien du monde de l’industrie et s’enrichissent sur notre dos ». Il faut savoir que l’ancienneté moyenne dans cette entreprise est de 17 ans.

C’est une délégation engagée et volontaire qui s’est invitée au 58 Maximilianstrasse à Munich devant les locaux de DUBAG. En effet, ces derniers n’avaient pas daigné répondre à nos diverses sollicitations pour prendre rendez-vous. La CFDT n’a été reçue que sur le palier de DUBAG et a réussi, grâce à sa détermination sans faille, à rencontrer un dirigeant, C. MÖDDER, pour lui parler du projet de reprise de l’entreprise par les salariés.

Il nous a assuré que le projet a bien été transmis au PDG W. SCHALLER et qu’il était actuellement à l’étude. Selon lui, cela prendra un certain temps et DUBAG donnera sa réponse au CE. Compte tenu du délai qui court, les élus ont insisté pour que cette réponse soit rapide.

DUBAG, peu habitué à recevoir ses salariés dans ses murs, s’est montré surpris, voir désarçonné. La peur, semble-t-il, change de camp.

Jeudi matin, nous avons organisé une conférence de presse avec l’aide du DGB, ce qui nous a permis de faire passer notre message à la presse munichoise, l’idée étant de mettre en lumière les agissements de ce fonds d’investissement.

Le combat continue. Ce voyage n’est qu’une étape supplémentaire pour sauver GAILLON et n’a été possible que par un travail conjoint du SCERAO CFDT et de la CFDT Rhône-Alpes investis aux côtés de l’équipe CFDT de GAILLON.

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