ARC : Témoignage de Daniel et Christophe, accompagnants des sections syndicales

Publié le 02/02/2021

Chaque mois Flash Trait d'Union donne la parole aux militant·e·s et d'adhérent·e·s CFDT pour évoquer des sujets qui font leur actualité. Daniel et Christophe sont membres du réseau régional des accompagnants. Tous deux accompagnent depuis quelques semaines une section nouvellement créée dans une entreprise de transport…où tout est à construire !

Trait d'Union : Daniel et Christophe, qui êtes-vous ?

Christophe : Je suis secrétaire de syndicat depuis 6 ans. Mon rôle est d’aider les salariés du transport dans leurs préoccupations quotidiennes au sein de l’entreprise (les guider et leur faire partager mon expérience de terrain). Je suis aussi délégué syndical central au sein d’un groupe mondial. J’ai découvert l’interprofessionnel il y a quatre ans, ce qui se traduit aussi par de nouvelles expériences. Et depuis un an je suis accompagnant ARC pour aider les sections syndicales en difficulté.

Daniel : Je suis actuellement chargé de mission à l’URI depuis maintenant presque 2 ans. Je travaille sur deux thématiques qui sont la formation syndicale et la mise en place de l’ARC en région comme appui technique sous la responsabilité de secrétaires régionaux. Je suis issu de la branche transport et j’ai eu de nombreux mandats, tant en entreprise qu’au sein des structures dans mon parcours syndical.

 

TU : Vous êtes tous deux accompagnants au sein du réseau ARC de l’URI Auvergne-Rhône-Alpes : être accompagnant qu’est-ce que cela signifie pour vous, concrètement ?

Christophe : Accompagner, pour moi, c’est guider un adhérent, un militant ou une structure, leur faire bénéficier de mon expérience de terrain. Pour conduire l’accompagnement, nous avons acquis des méthodes et disposons d’outils que souvent ceux qu’on accompagne ne savent pas où aller chercher. Pour résumé, accompagner c’est faire en sorte qu’ils deviennent autonomes et qu’ils ne soient pas abandonnés sur le bord de la route.

Daniel : Il s’agit bien d’apporter une aide ponctuelle à un militant ou une structure en difficulté. C’est donner un peu de temps, partager son expérience et aider à mettre en place des outils pour que la structure accompagnée soit de plus en plus autonome.

 

TU : Vous avez suivi la formation « accompagnant » dispensée par l’URI. Dans votre parcours militant, vous aviez déjà l’habitude d’épauler ou de soutenir des sections, des collectifs …. Qu’est-ce que la formation vous a apportés par rapport à vos pratiques ?

Daniel : La formation s’appuie sur l’expérience du militant stagiaire, elle est essentielle dans l’apport d’outils et de techniques pour rencontrer les militants accompagnés. Elle permet de poser le cadre de l’accompagnement et nous permet de comprendre la posture à adopter pour être efficace.

Christophe : Il faut en effet avoir un peu d’expérience militante et de pratiques syndicales, c’est un préalable indispensable.  La formation dispensée permet d’asseoir sa posture et sa pratique d’accompagnant, gage d’efficacité.

 

TU : Qu’est-ce qui vous plait dans cette mission d’accompagnant ?

Christophe : C’est un dialogue continu, un échange d’expériences et de très belles rencontres. En fait, l’accompagnement est une vraie richesse, du « pur » militantisme, ce que parfois on a tendance à oublier, par habitude.

Daniel : C’est en effet un retour aux sources du travail de militant de section, un travail de terrain que je n’effectuais plus depuis longtemps. C’est vraiment agréable de « remettre les mains dans le cambouis » en faisant du syndicalisme dit « de base ». C’est aussi un échange d’expériences enrichissant pour tous, accompagnants et accompagnés, et je confirme, de très belles rencontres.

 

TU : Vous accompagnez actuellement en binôme une section syndicale, quel premier bilan tirez-vous de cette expérience de travail en duo ?

Daniel : En premier lieu, le travail en duo est rassurant dans le cadre d’un premier accompagnement. Christophe et moi, nous nous connaissions déjà bien, la confiance était là. Du coup, le partage des tâches a été aisé, nous nous sommes répartis aussi les différentes phases de l’accompagnement en fonction de nos capacités et de nos connaissances, ce qui nous a permis et nous permet de gagner en efficacité. 100 Km nous séparent, pourtant, grâce à la visioconférence et des appels réguliers, le travail en binôme se déroule bien.

Christophe : Je pense aussi que travailler en duo est rassurant pour un premier accompagnement, et avoir une confiance mutuelle, c’est un atout supplémentaire. Partager les tâches nous a permis bien sûr d’être plus efficaces, mais aussi de gagner du temps. J’ajoute que la section que nous accompagnons est aussi satisfaite du travail conduit par le binôme, comme en témoigne leurs nombreux remerciements, et c’est gratifiant.

 

TU : Un mot, un conseil à ajouter ?

Christophe : C’est une expérience à vivre, si on a du temps à mettre à disposition des autres. Cela nous oblige à sortir de notre routine syndicale et notre traintrain habituel. Cela est un plaisir réel et je suis très heureux de cette expérience qui m’a rappelé comment j’avais développé ma section syndicale dans mon entreprise, il y a plus de 20 ans !

Daniel : Sortir de sa zone de confort et de sa routine syndicale, comme dit Christophe, est une fantastique bouffée d’oxygène qui remobilise et redonne envie de se remonter les manches ! Alors, si vous avez un peu de temps syndical, n’hésitez pas à le mettre à disposition des équipes ! C’est un réel plaisir et personnellement, je suis ravi de l’expérience !