COVID-19 2ème vague : témoignages de militant·e·s : Emmanuelle, gestionnaire de lits à l'hôpital de la Croix-Rousse
Au printemps alors que nous vivions une 1ère vague de l'épidémie de Coivd-19 forte, nous avions donné la parole aux travailleurs et travailleuses confronté·e·s à des situations professionnelles inédites. soignants en 1ère ligne, salarié·e·s de la grande distribution ou agents d'entretien, tous·tes témoignaient du caractère exceptionnelle de la situation et des conditions parfois compliquées dans lesquelles elles/ils exerçaient.
alors que nous connaissons une seconde vague et que nombreux.ses sont les français.es re confiné·e·s, Flash Trait d'Union donne à nouveau la parole à ces femmes et ces hommes qui permettent à la vie de continuer.
Trait d'Union : Qui es-tu ?
Emmanuelle : Je suis infirmière affectée au sein d’une cellule de coordination et de gestion de lits qui a été constituée lors du début de la crise sanitaire au sein de l'hôpital de la Croix-Rousse, établissement intégré au Groupement Hospitalier Nord, l'un des quatre grands pôles hospitaliers des hospices civils de Lyon (HCL).
TU : Peux-tu nous préciser en quelques mots le fonctionnement de cette cellule de pilotage ?
E : Sa mise en place répondait au besoin d’élaborer une stratégie afin d'éviter la saturation des capacités d’hospitalisation. Le but premier était d’apporter une aide en mode "urgence" et de répertorier l’ensemble des places disponibles pour répartir les patients atteints de la covid entre les différents établissements du territoire (Rhône et Nord Isère), mais aussi de mettre en place une coordination avec les structures privées. La cellule suivait la progression du nombre de patients hospitalisés, afin de mobiliser au besoin des capacités supplémentaires nécessaires. Cette gestion a permis aux établissements d’adapter leurs organisations, de ne pas sur-mobiliser certaines équipes trop précocement, la crise s’annonçant longue.
L’expérience a été concluante, et ce système a aussi été étendu à partir de cet été aux services de chirurgie afin là aussi d’être en mesure de répondre aux besoins pour une meilleure prise en charge des patients.
TU : Le personnel soignant est une fois de plus « en première ligne », comment vis-tu cette période ?
E : Je ne suis pas au contact direct des patients, et j’ai donc potentiellement moins de risque d’exposition : néanmoins je me sens particulièrement utile dans cette nouvelle fonction qui joue un rôle pivot évidemment dans l’efficience de la prise en charge des patients, mais aussi, et c’est important pour moi qui participe aussi à l’amélioration des conditions de travail du personnel. J’ai un peu l’impression d’être « au cœur du réacteur » en la période, je me sens utile et fière de ce que nous réussissons à accomplir collectivement, malgré les difficultés que nous rencontrons.
TU : Un bon conseil, une idée à partager ?
E: Respectez le personnel soignant et protégez vos ainés. Mettre un masque c’est un acte civique, je vis en communauté, j’applique les règles sanitaires !
Propos recueillis par Sylvie Excoffier
