COVID-19: S'ADAPTER AU TRAVAIL, TEMOIGNAGES DE MILITANTS - CONSEILLER DU SALARIE

Publié le 01/04/2020

Dans le contexte sanitaire actuel, beaucoup d’entreprises, d’administrations ont mis en place des plans de continuité d’activité. En ayant recours au télétravail, en adaptant les organisations du travail, ou en proposant du chômage partiel, la plupart des travailleurs font face à des situations exceptionnelles. Chaque semaine nous partageons des témoignages de militants CFDT qui vivent ces situations.

"Dans la période, nous préconisons aux entreprises de reporter tout entretien qui ne serait pas nécessaire", Yann, conseiller du salarié à l'UTI Lyon-Rhône

Trait d'Union : Beaucoup d'entreprises dans la période poursuivent une activité, occasionnant des situations nécessitant un accompagnement CFDT. Ton activité de conseiller du salarié se poursuit-elle ? 

Yann : L'activité de conseiller se poursuit car nous sommes toujours interpellés pour accompagner des salarié.e.s confronté.e.s à des situations compliquées à gérer seul.e. C'est le cas notamment lors de situations de licenciements ou de ruptures conventionnelles. Bien que nos locaux soient fermés en application des mesures sanitaires, l'UTI Lyon-Rhône assure toujours la continuité de service par un accueil téléphonique et une prise en charge des demandes des salariés.

Trait d'Union : Quels sont les dispositifs mis en place par l'UTI pour permettre un accompagnement de qualité ?

Yann : Lors du contact téléphonique nous faisons remplir un questionnaire reprenant les informations essentielles à la prise en charge de la demande. Ensuite celle-ci est dispatchée entre les différents conseillers du salariés disponibles. Nous prenons ensuite contact avec l'employeur. Nous lui demandons dans un 1er temps de repousser l'entretien, qui dans la période n'est pas indispensable et qui déroge en cas de déplacement au principe de confinement, nous nous devons de préserver les salarié.e.s et les conseillers. Si l'employeur souhaite maintenir l'entretien, alors nous lui proposons de le réaliser de manière dématérialisée, assortie d'un accompagnement du salarié, en visioconférence. Nous réalisons par la suite cet entretiens et nous rendons compte de manière classique.

Cette proposition est bien accueillie par les employeurs et permet d'une part au salarié d'exercer ses droits et d'autre part au conseiller du salarié de répondre à sa mission pris auprès de la DIRECCTE de poursuivre son activité  pendant la crise sanitaire.

Trait d'Union : Quelles sont les types d'accompagnement qui sont demandés actuellement ?

Yann : Il est a noté dans un 1er temps que le nombre de demandes que nous recevons est stable par rapport à la période normale. Elles concernent prinicipalement les entretiens préalalables au licenciement, pour motif économique ou faute , dans une moindre mesure les licenciements pour inaptitudes, enfin les ruptures conventionnelles. On constate une forte conciliation des employeurs pour repousser les entretiens pour inaptitude ou les ruptures conventionnelles. En revanche ils se montrent plus retors s'agissant des reports éventuels d'entretiens préalables à licenciement.

Trait d'Union : Quels sont les avantages et les inconvénients d'un accompagnement "à distance" ?

Yann : Les avantages et ces paradoxes, sont que les échanges virtuels et les retours auprès des salariés sont plus rapides, car les supports sont dématérialisés, le conseiller envoie à l’issue de l’entretien son  compte rendu  dans plus un délai court . L'inconvénient se situe dans la transmission au conseiller du formulaire de la Direccte (qui atteste de la tenue de l'entretien) complété par le salarié, qui est parfois un peu longue à finaliser, pour des raisons de moyens techniques (pas de scanne possible du document de chez soi, pas d’accès à sa boite mail...).

Trait d'Union : Si tu devais partager un conseil pour réussir les accompagnements de conseil aux salariés dans la période, quel serait-il ?

Yann : Ce conseil vaut pour maintenant mais il est valable de tout temps : il est d'abord nécessaire de s'assurer que l'on possède toutes les pièces justificatives relatives à la situation en amont (la lettre de convocation et le motif de l'entretien sont primordiaux). C'est sans doute un peu plus facile en ce moment car les personnes sont plus disponibles et ont tous les éléments à porter de main. S'assurer enfin que les coordonnées "numériques" de l'employeur sont connues, cela permettra, après obtention de son accord, de réaliser l'entretien par visioconférence. 

 

Propos recueillis par Sylvain D