Interview de Pierrick Aillard, secrétaire général de la CFDT Auvergne-Rhône-Alpes

Publié le 31/07/2020

Alors que la préparation du congrès de l’URI bat son plein, Trait d’Union a souhaité en savoir plus sur les conditions particulières actuelles et leurs potentiels impacts sur son bon déroulement, en interviewant le secrétaire général de l’URI Pierrick Aillard.

Trait d'Union : Comment se déroule la préparation et l'organisation du prochain congrès régional, qui aura lieu du 9 au 11 septembre 2020 à Bourg-en-Bresse (Ain) ?

Pierrick Aillard : Nous avons préparé ce congrès au sein des sept unités territoriales, en assemblée générale, ainsi qu’en bureau régional. Pour l'organisation du congrès, nous envisageons trois scénarios, en fonction de la situation sanitaire : un premier, qui réunit l'ensemble des 250 à 300 délégués, en présentiel ; un deuxième, avec 175 personnes environ en présentiel, les autres participant à distance ; et un dernier, avec une centaine de personnes présentes, le reste suivant à distance. Dans ce dernier scénario, seules les porteurs de mandats, les rapporteurs, et le bureau des séances la commission des mandats et le bureau de séance seront présents. Les membres du bureau régional pourront y assister en visio dans une salle réservée. Dans le scénario avec 175 présents, s'y ajoutent un délégué par UD/UT. Dans les deux cas, il faudra mettre en place des espaces pour échanger en sous-groupe, avant les votes, qui se dérouleront par voie électronique, et quoi qu’il en soit prévoir une salle annexe qui puisse accueillir la commission des mandats. Celle-ci est composée de sept membres, et assure la régularité des votes.

Trait d'Union : Ce congrès est important, et cette année particulièrement puisque l'URI présente deux projet de résolutions, dont une qui propose une évolution interne...

Pierrick Aillard : La première résolution d’orientation vise à réactualiser le projet CFDT en Auvergne sur les thématiques de l’emploi, du travail, la sécurisation des parcours professionnels, la lutte contre les exclusions et les discriminations. Notre analyse du contexte nous amène encore plus aujourd’hui à considérer l’urgence démocratique, l’impératif écologique, l’exigence de justice sociale comme des repères essentiels qui doivent guider l’action syndicale. 

La 2ème  résolution propose une réorganisation qui toucherait de l’union régionale et des structures territoriales (UD/UTI). Notre objectif est de consolider le collectif des militants interpro dans les territoires, en proximité , réuni au sein d’une équipe régionale plus intégrée. La résolution prévoit, dans l’objectif d’accroitre notre capacité à organiser et défendre les travailleurs dans leur environnement de vie et de travail, d'organiser un "système institutionnel intégré, qui définit un projet stratégique, hiérarchise les priorités, sécurise les fonctions de gestion et mobilise les moyens en support des militants, des équipe territoriales et de leurs projets revendicatifs".

Actuellement, la CFDT « interprofessionnelle » compte 80 structures en Auvergne-Rhône-Alpes, et mobilise 48 personnes, dont 23 salariés. Dans trois ans, nous pourrions construire une seule entité juridique, mais de multiples structures interprofessionnelles, et les responsables des territoires conflueront dans la gouvernance de cette nouvelle entité. Dans ce cadre, l’autonomie des militants sur le terrain ne sera pas entachée, car les projets syndicaux seront à la main des territoires qui mutualiseront les taches de gestion et d’administration mais aussi les outils et support, afin d’être plus efficace dans l’accompagnement des travailleurs. Cela permettra d’ailleurs de mieux répondre en tant qu’employeur quant à la gestion des emplois et des compétence, à la formation, à a qualité de vie au travail, et même dans le dialogue social par la création d’un CSE. Jusque-là chaque entité distincte se trouvait, de fait, en dessous des seuils sociaux,  la CFDT Auvergne-Rhône-Alpes va organiser en son sein le dialogue social qu’elle prône.

Trait d'Union : Comment s’est passée la fusion Auvergne-Rhône-Alpes ?

Pierrick Aillard : Nous avons été les premiers à opérer une fusion entre nos URI, il y a quatre ans. L’URI Rhône-Alpes devait organiser, en 2016, son congrès et l'Auvergne sortait d’un congrès tumultueux, et la perspective d’intégrer un collectif plus large pouvait constituer une opportunité de le dépasser. Il y avait une attente des deux côtés, et en même temps, une certaine appréhension vis-à-vis de la visibilité des territoires sur la future URI et de leurs  moyens d’actions. Aujourd’hui une identité commune semble constituée et progressivement des coopérations, des projets communs donnent corps à ce nouveau périmètre. Globalement, il n’y a pas eu de traumatisme, nous pouvons être satisfaits et fiers d’avoir réussi à créer une CFDT Auvergne-Rhône-Alpes qui rassemble 68 000 adhérents, organise un réseau de plus de 1000 mandatés, en proximité avec les travailleurs.  Je tiens à remercier l’ensemble des militant.es, des adhérent.es qui ont contribué à la mise en œuvre de cette union.