Section CFDT ISS Facility Management signe une convention d'embauche de réfugiés

Publié le 24/01/2018

La section syndicale CFDT d’ISS Facility Management a initié, porté et signé fin 2017 avec ISS France et l’association humanitaire JRS une convention d’embauche de réfugiés.

Pourquoi agir en faveur des réfugiés ?

La défense des plus fragiles et de leur droit au travail fait partie de l’histoire du syndicalisme et en particulier de celle de la CFDT. De surcroît L’émancipation et la solidarité sont deux des cinq valeurs que notre confédération a choisi d’établir en piliers de son action.

 

Etre solidaire c’est faire le choix de l’entraide pour défendre les droits de tous. C’est refuser les appels à la division. C’est être ouvert à l’autre. C’est comprendre que l’accès à plus de droits pour tous nécessite de n’abandonner personne sur la route. C’est décider que le « nous tous » est plus fort que le « moi d’abord ». Etre solidaire c’est prendre conscience de tout ce qu’on gagne à donner un peu.

L’émancipation, c’est le chemin qui permet de s’affranchir d’un état de dépendance, de rompre les liens de dépendance, de se libérer des entraves des préjugés.

Le syndicalisme est un combat pour les droits, contre les injustices, c’est un accélérateur de l’Histoire de l’Homme. C’est aussi parfois une lutte contre ses propres limites, ses propres peurs. Etre engagé dans l’action syndicale c’est se confronter à la réalité, c’est rencontrer les personnes : celles qui partagent la même position, celles qui en défendent d’autres, celles qui ont besoin de notre aide. Il n’y a pas d’action syndicale sans rencontre.

C’est donc tout naturellement que la CFDT et ses militants, partout en France, ce sont investis de longue date aux côtés des migrants, avec qui il faut être solidaire pour leur permettre de s’émanciper.

Parler de migrants, de demandeurs d’asile, de réfugiés, c’est risquer l’amalgame, la confusion, la généralisation, le fantasme de la différence. Rencontrer les personnes c’est découvrir le prénom, l’individu, l’histoire, les ressemblances, c’est comprendre qu’eux c’est un peu nous.

Il ne s’agit pas de réaliser de hiérarchie, de priorité dans l’action syndicale, chaque cause est bonne à défendre, et aucune ne mérite d’être abandonnée. Le cas des migrants comme bien d’autres doit être accompagné par les syndicats.

 

Qui est réfugié ?

Un migrant est une personne qui est en mouvement, qui a été poussée à quitter son lieu de vie. Un migrant ne part pas en voyage. Il part. Il quitte tout parce qu’il estime qu’il n’a pas le choix. Le migrant n’est pas arrivé. Il n’est pas encore dans un endroit où il va pouvoir vivre durablement. Il est en transit. C’est une position précaire, en déséquilibre, qui n’a rien de confortable, et qui dure parfois des années.

 

Le réfugié est le migrant qui a trouvé refuge. Il a quitté l’état de migrant et a obtenu le statut de réfugié. Il a obtenu le droit de rester, d’être protégé.

D’un point de vue du droit, le réfugié est une personne bénéficiant d’une protection internationale accordée par la France, car il est en danger dans son pays d’origine. Le statut de réfugié est donc obtenu, souvent après de nombreux mois d’attente, pour des personnes qui ont démontré qu’elles ont fait l’objet et qu’elles feraient encore l’objet si elles retournaient dans leur pays, de discriminations, ou qu’elles seraient en danger, mais en place que ces discriminations et danger et correspondent à des critères précis. Par exemple, contrairement à ce que l’on pourrait penser, une personne qui quitte un pays en guerre n’obtiendra pas par ce seul fait le statut de réfugié, car le cas de guerre n’est pas prévu dans la convention de Genève qui régit le statut de réfugié. Elle ne pourra obtenir le statut que si elle fait la démonstration qu’elle fait l’objet d’une discrimination ou qu’elle est en danger du fait de son origine ethnique, de sa religion par exemple.

Une personne ayant obtenu le statut de réfugié a le droit de rester en France mais également de travailler.

 

 

La convention CFDT – ISS - JRS

 

Avoir l’autorisation de travailler est une chose, mais être en capacité de le faire en est une autre. En effet les réfugiés cumulent parfois un certain nombre de handicaps : difficulté de maîtrise de la langue, méconnaissance de l’administration, du cadre légal, diplômes non reconnus, traumatismes subis lors de leur trajet rendant temporairement tout travail impossible, etc…

 

La société a tout intérêt à permettre aux réfugiés de s’insérer dans le monde du travail, comme à toute population qui en est éloignée. Car condamner un individu à l’exclusion professionnelle c’est l’enfermer dans une dépendance, c’est condamner la société à l’assistance. Lui permettre de s’intégrer c’est le mettre en capacité de contribuer au fonctionnement de la société, d’assouvir sa volonté de donner au pays qui l’a accueilli ce dont il se sent souvent redevable.

 

Fort de ce constat l’Union Territoriale Interprofessionnelle CFDT Lyon Rhône  a lancé avec l’association Forum Réfugiés, un atelier sur le droit du travail à destination des migrants. Il s’agit de les initier au cadre légal qui entoure le monde du travail, et aux droits et devoirs des différents intervenants.

 

La section syndicale ISS Facility Management, qui intervient sur toute la France métropolitaine, a des adhérents en région Rhône Alpes. Elle s’est donc investie dans cet atelier.

C’est ainsi qu’est venue l’idée de proposer à l’entreprise ISS une convention d’embauche des réfugiés. Cette entreprise, d’origine danoise, emploie 500 000 personnes dans le monde.

La section a donc proposé cette action à l’entreprise et est venue avec l’association JRS, association internationale d’aide aux réfugiés. En France cette association fournit aux demandeurs d’asile un hébergement de plusieurs mois en familles d’accueil, un accompagnement dans les tâches administratives et une aide à l’apprentissage du français.

 

Disons-le clairement, les sujets de discorde sont nombreux, les oppositions souvent fortes entre la section syndicale CFDT et la Direction d’ISS Facility Management. Et pourtant la Direction du groupe en France a immédiatement exprimé son intérêt pour cette initiative. Et les discussions sur la mise en place de ce dispositif ont été rapides, franches et productives. Le sujet a permis de fédérer les bonnes volontés de chacun autour de valeurs humaines universelles telles que la solidarité et l’ouverture à l’autre.

Il a ainsi été mis en place un dispositif visant à former et embaucher des réfugiés, chaque partie ayant une place indispensable :

-          JRS suit les réfugiés durant de longs mois et a donc une connaissance approfondie de chacun d’eux. A ce titre son rôle dans ce processus est d’identifier des réfugiés dont le profil et la connaissance du français sont compatibles avec les besoins d’ISS dans ces différents métiers ;

-          La CFDT par sa connaissance de l’entreprise et de ses métiers, des droits et obligations des salariés, et par son réseau de salariés prêts à s’investir, a en charge la désignation d’un tuteur par bénéficiaire qui doit l’accompagner tout au long de son intégration dans l’entreprise ;

-          ISS enfin a une grande la palette de ses métiers (Propreté, Hygiène et Prévention, Logistique et Production, Facility Management). Les besoins de recrutement de cette entreprise de 23000 collaborateurs en France sont constants. Et l’entreprise est déjà engagée avec des partenaires dans des processus de formation et de professionnalisation de ces collaborateurs. ISS s’engage à proposer des postes pour les réfugiés et à mettre en place les formations professionnelles nécessaires.

Les 3 parties se sont engagées à lancer l’action en 2018 sur la région parisienne afin d’augmenter les chances de succès la première année. Mais l’objectif est bien d’augmenter à terme le périmètre géographique de l’action.